Je vous préviens de suite, je vous prépare un roman, que vous ne lirez certainement pas jusqu’à la fin. Mais j’ai besoin de sortir tout ça.
Le 14 février 2014, après des semaines de contractions intenses, de raz le bol d’être enceinte, de ménage, de lavage de vitres, etc. on attaquait le week end avec qu’une seule envie, qu’une seule hâte : rencontrer notre fille. Là. Maintenant. Tout de suite.
Soir de pleine lune, soir de la St Valentin, j’avais passé la journée à faire le ménage, j’avais commandé une bibliothèque chez le géant Suédois, et je l’avais reçue : je l’ai donc montée toute seule. C’est pourtant un meuble qu’ils conseillaient de monter à deux, mais j’avais besoin de passer le temps, et j’avais envie d’avoir rapidement cette bibliothèque dans min salon. Je l’ai mis en place, j’ai cuisiné de grandes plâtrées pour mon retour de la maternité… Ma copine Salomé est venue manger le soir (drôle d’idée pour une saint Valentin, je vous l’accorde !). J’avais quelques contractions, et on rigolait en imaginant que ça serai pour ce soir. Lorsqu’elle est partie, je me suis aperçue que j’avais perdu un peu de sang. Grosse panique, contractions, je n’arrivais pas à joindre la maternité. Quand j’arrive enfin à joindre la salle d’accouchement, une sage-femme me rassure : « Oh, ce n’est rien, ce n’est pas pour tout de suite ! Allez vous coucher, restez calme ». Je l’écoute, et vais me coucher. Les contractions passent, doucement.
Le lendemain, samedi, contractions plus ou moins régulières. Mais ça vient, ça part, ça vient, ça part… J’invite mes parents à manger, le soir, et passe un moment en cuisine à préparer un pot au feu : j’en fais beaucoup, le lendemain je reçoit ma belle mère (normalement), alors autant que tout soit prêt ! Les contractions reviennent le soir, et en rigolant je dis à mes parents que demain je part accoucher, qu’on leur déposera la Zouchouette. La soirée passe, les contractions aussi. On va se coucher, chéri-hibou ronfle, trop fort à mon goût : je décide d’aller terminer la nuit sur le canapé. Il n’est pas super confortable, mais j’ai dormi comme un bébé !
Dimanche matin, je me réveille, patraque. J’ai mal à la tête, des lucioles devant les yeux, … Pour l’avoir vécu pendant ma première grossesse, je savais que c’étais des symptômes d’une tension élevée. J’ai quelques contractions assez régulières, mais pas douloureuses, je n’y prête pas trop attention. Je prends le temps de déjeuner, de me doucher, les contractions sont un peu douloureuses, mais largement supportable. On décide d’aller à la maternité pour contrôler ma tension. Dans la voiture, les contractions s’espacent, puis disparaissent. Je ne fais pas de contrôle des contractions : le monito calculait uniquement le coeur de bébé, et on surveillait la tension. J’ai eu une échographie pour vérifier la quantité de liquide amniotique, parce que j’avais l’impression de ne plus la sentir bouger. Pendant l’écho pourtant je la sentait bien ! Tout allait bien, nous sommes rentrés à la maison à 15 heures après avoir cherché la Zouchouette chez mes parents et être allés manger un Mc Do : bah ouais, avec tout ça, on avait pas mangé, nous ! J’ai décidé de prendre un bain, la Zouchouette était partie à la sieste, mon chéri-hibou se détendait devant la console. Les contractions deviennent gênantes, je décide de prendre un petit médicament pour calmer les contractions et la douleur. Je décide de sortir du bain, et de me poser devant un film, au lit.
Le temps du générique, je décide de calculer la fréquence de mes contractions.
Trois contractions douloureuses passent, une à peine gênante, une douloureuse, une toute petite à peine ressentie, et… Ploc !
« Je crois que j’ai perdu les eauuuuuux !!! »
Chéri-Hibou arrive, tout fou. Il appelle ma mère, lui prévient qu’on va lui déposer la Zou, que j’ai perdu les eaux. Je m’habille tranquillement, je vais discrètement vérifier que la cuisine est rangée contre l’avis de monsieur. Et là, groooosse contraction.
On va déposer Zoé chez ma mère. Sur la route, je l’appelle : « quand on arrive, file moi une bouteille d’eau, j’ai trop soiiiiif !!! ». Dans la voiture, grosses bouffées de chaleur, contractions hyper douloureuses. Je dis à chéri que quoi qu’il arrive, je veux la péridurale, tant pis si j’ai dit que je ne la voulais pas, que c’est pas la peine de me proposer autre chose, même la péridurale ne me calmerai pas. Ce à quoi il répond « mais tu as dit que tu voulais pas la péri ??? » Ouais, ben là je m’en fous de mes principes de baba cool, j’ai trop maaaal !!!
Arrivés à la maternité, je lui dit d’aller appeler les sage femmes pendant que je gère mes contractions dans le couloir, de leur dire que je veux la péridurale, que je sens qu’elle pousse et qu’ils m’installent tout de suite dans une salle d’accouchement. Une sage femme vient me chercher, c’est celle que j’avais vu le matin même. Elle m’examine entre deux contractions, et me dit que depuis le matin, mon col n’avais pas bougé. Seul changement, la poche était rompue et elle sentait la tête. C’était trop tôt pour la péridurale. J’avais des nausées causées par la douleur et le stress, je tremblais, et elle me regardait de haut. « Bon, on va vous installer en salle pour un monitoring, respirez, plus vous avancerez plus ça sera douloureux, si vous vous tortillez déjà comme ça à 2 cm… Vous qui ne vouliez pas de péridurale ! Je me disait bien que votre projet de naissance ne vous ressemblait pas » Comment dire que j’avais envie de la tuer. Elle m’installe en salle, me donne la sonnette « au cas où », me pose le monitoring, et part consulter mon dossier. À peine elle est partie, j’avais envie de sonner, mais je me disait « Si c’est pour qu’elle me prenne pour une idiote… » Finalement au bout de 2 minutes j’ai sonné. Une puéricultrice est venue voir pour me dire que la sage femme arrive dans 5 minutes. En me voyant, appuyée sur les genoux de chéri, en train de faire de drôles de grognements type homme des cavernes (glamouuuur !), elle a appelé la sage femme en urgence. Je lui explique qu’elle est là ! Je la sens !
Elle me fait m’allonger pour m’examiner. Là je lui explique que je ne peut pas me retenir de pousser. Une contraction passe, elle me dit qu’on attendra qu’elle soit passée pour m’examiner. Finalement elle voyait la tête arriver. Tout juste le temps de mettre des gants, que la petite tête de ma Juchouette est sortie. Je pousse encore une fois, et les épaules sortent. On me la pose sur le bas du ventre, car le cordon est trop court. Je sens la chaleur de sa peau contre la mienne, un grand moment d’émotion. Encore aujourd’hui, un an plus tard, j’en pleure. Elle propose à chéri-hibou de lui couper le cordon. Lui, tout tremblant, refuse, puis accepte, puis refuse, et finalement accepte. « Je vais pas lui couper dans la jambe, là, hein ? » il était bouche-bée, ne pensant pas que ça arriverai si rapidement.
On la pose plus haut, sur ma poitrine. C’est la plus belle.
EDIT : Ca fait quelques temps maintenant que j’ai déserté les 3 chouettes, mais vous êtes toujours nombreux à me suivre ici. Et si vous veniez me voir dans mon nouveau chez-moi virtuel ?
Je vous invite à me rejoindre sur www.amelielachouette.com
A très vite,